Pour la première fois sous la cinquième république, le président mécontente 70% des français. D'ou provient cette vague anti-gouvernementale? Tout d'abord de l'inconstance des français qui voteront à gauche si le gouvernement est à droite et à droite si le gouvernement est à gauche.
Après le non au référundum, les politiques qui s'étaient engagés se sont vus promus ou déchus et le président a tangué, aurait-il dû démissionner? Ce n'est pas certain, mais il aurait dû réagir plus violemment, le renvoi de Raffarin était convenu d'avance et n'apporte rien de neuf. Chirac n'aura pas le cran de prendre un trop grand risque, de secouer la politique; peut-être faudrait-il placer à la tête du gouvernement un homme (ou une femme) plus jeune, plus dynamique: Sarko? Il a déjà entamé sa campagne et il ferait un bien fou à la politique française.
Mais après le 29 mai, on peut se demander à qui s'adressait véritablement ce non: à la France, à Bruxelles ou à l'Europe? Car il faut les différencier: Bruxelles est une sorte de sommet politique permanent dont il est difficile de suivre le déroulement alors que l'Europe, c'est plutôt l'"Auberge espanole". Ce non s'adressait-il au gouvernement? Question d'un politique de gauche qui aime à faire croire que le français moyen ne comprenant rien à la politique ne sait que manifester son insatisfaction présidentielle. Mais il me semble que les français qui ont voté étaient conscients de leur choix, ils ne l'ont pas fait à la légère: une chance leur était donné de s'exprimer, ils l'ont saisie.
La France, Bruxelles et l'Europe se sont donc trouvés face à un non français mais il n'a rien de surprenant. On peut s'étonner par contre de la réaction gouvernementale et des promesses mirobolantes qui nous ont été faites. Villeppin prétend transformer le pays en trois mois alors que raffarin, malgré de nombreuses réformes, n'y est pas arrivé. Mais est-ce que notre nouveau premier ministre aura l'humilité de se sacrifier au pays? Raffarin l'a fait, il a endossé les réformes les plus nécéssaires quitte à éxaspérer le français moyen et il aservi de bouc-émissaire à Chichi. Le dénigrement d'une action forte et ciblée n'est-il pas un refus de la réponse française?